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05 mars 2015

Printemps des poètes : apéro littéraire à la médiathèque d'Oyonnax (Ain)

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Faites de la poésie !  Vendredi 6 mars

Animé par Nicole Bozonnet. Invité : Jean-Louis Jacquier-Roux, poète, auteur de En Italie, Foulées douces, Peau de banane, Un Jardin à la française... Avec la participation de Christian Cottet-Emard.

Apportez vos vers à l'apéro !

Nicole Bozonnet présentera de manière ludique une sélection de poètes et poèmes sur le thème de "L'insurrection poétique".

Jean-Louis Jacquier-Roux nous fera découvrir son oeuvre poétique et ses poètes contemporains préférés.

Christian Cottet-Emard nous lira quelques extraits de son nouveau recueil,  Estime-toi heureux.

Le public sera invité à réagir, à partager ses coups de coeur et, pourquoi pas, ses créations ?

•De 18h30 à 20h

•Bibliothèque adulte - salle d'étude

•Entrée libre, renseignements au 04.74.81.96.81

17 octobre 2014

Carnet / De celui qui ne demandait pas la lune

Debout très tôt hier jeudi matin alors qu’il fait encore nuit. Bonne surprise, c’est la grève sur France Musique. Donc, pas d’informations, pas de revue de presse, pas d’interviews téléphoniques d’organisateurs de spectacles, en un mot, pas de baratin, juste de la musique ! Vive la grève !

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J’allume le Mac en pensant que voici quelques années, je n’aurais jamais imaginé que cela puisse être un de mes premiers gestes de la journée. Avant, pendant que le café montait dans ma petite cafetière italienne, j’ouvrais un carnet et notais ce qui pouvait rester de mes pensées conçues lors de réveils subits ou de phases d’insomnies plus ou moins longues.

Depuis longtemps désormais, bien que j'utilise toujours les carnets dans de nombreuses circonstances, j’écris souvent directement ces notes au clavier de l’ordinateur, je les « saisis », le mot est très juste. Il ne s’agit pas de rêves. Mes rêves nocturnes ne m’intéressent pas car je sens bien qu’ils ne sont que le résultat de l’activité de rangement et de classement du cerveau qui semble se comporter comme un ordinateur opérant des remises à jour, du rangement dans le grand fatras des sollicitations, émotions et perceptions de la journée

Ce désintérêt pour mes rêves nocturnes navre un peu une personne de ma connaissance avec qui nous abordons parfois le sujet. Elle pense que les rêves ont quelque chose à nous dire et que savoir les interpréter peut aider dans la vie de tous les jours. 

Tout d’abord, en raison de mes rythmes biologiques perturbés, je ne me souviens presque plus de mes rêves. Il se peut que je manque une phase de sommeil en me couchant très tard, le plus souvent après avoir écrit, lu ou écouté de la musique. Si je me lève très tôt après m’être couché très tard, je n’ai même pas le sentiment d’avoir rêvé, juste l’impression de n’avoir dormi que d’un œil. Si je fais la grasse matinée, je rêve et je m’en souviens. Le matériau est le plus souvent très pauvre. Il s’agit de rêves laborieux au cours desquels je revis sans cesse, à quelques variantes près, les épisodes les plus désagréables de ma vie, essentiellement des situations d’échec à l’école et au travail. 

En dehors de la perte des proches, les expériences les plus pénibles de ma vie furent l’école et le travail. Parfois, les rêves ressassant ces corvées prennent un tour comique, tel celui où l’un de mes professeurs de lycée s’adresse à moi d’une voix solennelle pour m’expliquer que je viens d’atteindre ma trentième année et que l’établissement ne pourra  de ce fait plus envisager pour moi un nouveau redoublement !

La variante professionnelle de ce rêve se passe à l’agence du quotidien où j’ai encore honte aujourd’hui d’avoir exercé l’activité de rédacteur pendant presque dix ans. À cette époque, un chauffeur chargé de collecter photos et copie constituant la rubrique du lendemain se présentait en fin de matinée à l’agence où je devais lui remettre en main propre l’enveloppe contenant l’essentiel du contenu des pages locales à paraître. Le rêve récurrent datant de cette lamentable période me met en scène quelques minutes avant l’arrivée du chauffeur alors que je n’ai absolument rien trouvé pour alimenter mes pages, pas une ligne, pas une photo ! 

Pas besoin d’une fine et savante interprétation pour comprendre la signification de ces rêves ! Par leur récurrence, ils expriment la colère qui me brûle à l’idée de toutes ces années de vie perdues dans des enseignements et des activités qui m’ont été pour la plupart complètement inutiles alors que je savais déjà depuis la fin de l’enfance à quoi je me destinais: écrire des histoires et assister en paix au spectacle de la vie immédiate. Autrement dit, je ne demandais pas la lune !

 

Illustration : dessin de Frédéric Guénot pour la publication en feuilleton dans la revue Salmigondis de mon livre le Grand variable (éditions Éditinter, épuisé).

29 avril 2014

Carnet / De la fuite

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La soirée s’est prolongée autour d’une bonne table entre amis et artistes qui ont participé aux concerts du week-end. Discussions amicales, drôles, chaleureuses sur la musique, la littérature, la peinture et la danse avec des bonnes blagues et des anecdotes dans l’atmosphère détendue et conviviale qui a permis de fuir quelques heures les soucis quotidiens et l’affreuse grisaille du printemps local.carnet,concert,chromatica,morton feldman,musique,le grand variable,christian cottet-emard,éditions éditinter,éditions orage-lagune-express,bernard deson,blog littéraire de christian cottet-emard,femme-papillon,jardin,motoculteur,note,journal,prairie journal,palais de mari,piano

Au lit, un rêve constitué d’une série de variations sur le thème de la femme et du papillon a visité mon bref sommeil. Sans doute parce que mon livre Le Grand variable (éditions Editinter, épuisé) a été rapidement évoqué dans la soirée et que pour la première édition, le collage de mon ami Bernard Deson incluant une femme et un papillon avait été retenu parmi d’autres pour un projet de couverture. Je crois aussi que je peux classer ce genre de rêve surréaliste dans la catégorie des rêves de fuite.  

Changement d’ambiance mardi matin (à part le ciel toujours aussi bas et sombre). Je n’arrive pas à me concentrer pour écrire car je dois guetter l’arrivée de gens qui viennent retourner le jardin au motoculteur. Il s’agit de personnes qui travaillent dans le cadre d’une association de réinsertion sociale et professionnelle. Depuis mon bureau, j’entends ronfler le motoculteur. Au bout d’un moment, le bruit cesse et l’utilisateur du motoculteur vient me demander si je n’aurais pas un morceau de ferraille à lui fournir pour remédier par quelque bricolage improvisé à un problème technique. Je ne comprends rien à ce qu’il m’explique et je me retrouve à errer dans le garage à la recherche de ce fameux bout de ferraille dont je ne vois même pas à quoi il pourrait bien servir. Je déclare que je ne trouve rien, ce qui semble laisser l’homme perplexe. Je vois bien qu’il ne comprend pas  que je ne comprenne pas. Exactement le genre de situation qui engendre en moi un profond malaise. Pendant quelques instants de silence qui me semblent une éternité, nous nous retrouvons les bras ballants à nous regarder comme deux extraterrestres. Pour une fois, le téléphone sonne au bon moment et me fournit le prétexte de la fuite.

Toute ma vie, j’aurai fui les mêmes choses.